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Culte du dimanche : Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hoper

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Une superbe version restaurée qui a fait sensation à Cannes, une ressortie au cinéma ce 29 octobre et un beau coffret bluray pour début décembre, il n’y a pas à dire, les 40 ans du film culte de Tobe Hooper, Massacre à la Tronçonneuse, sont dignement célébrés ! Il ne manquait plus qu’un article pour en parler.

Avant que ne débarquent les grands monstres du slasher comme Michael Myers, Freddy Krueger ou Jason Voorhees, un autre nom a fait trembler la planète cinéma dans les années 70, celui de Leatherface. Après un premier film difficilement trouvable aujourd’hui, le réalisateur Tobe Hooper récolte 140 000 dollars pour réaliser un petit film d’horreur : Massacre à la Tronçonneuse. Pour cela, il s’inspire des meurtres commis par Ed Gein, celui-là même qui avait déjà inspiré Hitchcock pour Psychose et propose alors l’histoire simple mais efficace d’un groupe d’adolescent se rendant au Texas pour redécouvrir l’ancienne maison familiale et qui vont se faire massacrer par les voisins aux mœurs sanglantes.

Avec un style plutôt documentaire et granuleux, il débute son film en décrivant des événements qu’il veut réels, nous plongeant ainsi dans un certain une ambiance suffocante où la chaleur achève tous les habitants du Texas et où l’horreur va prendre le temps de s’installer à travers des personnages de plus en plus malsains. Cela commence avec l’auto stoppeur dégénéré qui va vraiment créer le malaise dans le groupe qui n’a pas besoin de grand chose pour avoir peur avec des acteurs pas toujours crédibles mais qui donnent également ainsi un aspect absurde à l’histoire.

Comme le souhaite son réalisateur, le film navigue en effet entre deux eaux, celle de l’horreur pure, mais aussi celle de l’absurde horrifique. Ainsi, le personnage phare qu’est Leatherface est bien représentatif de cette dualité, au début véritable monstre dont on redoute l’apparition et dont les méthodes de découpe font vraiment mal au spectateur. Et plus tard il se révèle n’être qu’un môme attardé soumis au reste de sa famille et maladroit, qui n’attirerait presque que la pitié si il n’avait pas cette petite passion pour les objets mécaniques tranchants.

A côté de cela, le film révèle de véritables moments d’horreur à l’instar de la découverte d’une pièce remplie d’ossements (le réalisateur insistant bien sur la décoration macabre) et surtout sur cette horrible scène de dîner où notre seul survivante sera torturée à la fois physiquement et psychologiquement et durant laquelle on découvrir une véritable famille de dégénérés avides de violence et de sang qui vont tout de suite nous vacciner contre l’envie d’aller faire un tour au Texas.
Mais cette famille dingue qui travaillait  l’abattoir du coin avant de se faire dégager par des méthodes plus modernes est aussi d’une certaine manière l’expression de certaines peurs primaires de l’Amérique alors que le pays s’embourbe en pleine guerre du Vietnam, Watergate et subi un premier choc pétrolier. Derrière l’horreur simpliste se cache donc une vision politique, la mise en relief d’un certain état d’esprit.

Avec des plans parfois très modernes (qui ont forcément inspiré Michael Bay qui en produira le remake), Tobe Hooper navigue entre documentaire poisseux, absurde et horreur malsaine avec un certain brio (faisant du bruit de la tronçonneuse une arme en soi) et surtout une vision inédite et particulièrement choquante pour l’époque. A choc tel que sa réputation se fera surtout à travers les festivals dans lesquels le film sera diffusé (comme celui d’Avoriaz en 1976 où il obtiendra le prix de la critique) alors qu’il ne sortira en France qu’en 1982 après en étant interdit aux moins de 18 ans, censuré et interdit de diffusion dans de nombreux pays jusqu’à la fin des années 90.

Pris très au sérieux à sa sorti, le second degré de Massacre à la Tronçonneuse n’en a été saisi que plus tard mais il ne fait jamais oublier le choc qu’il a pu être à la sortie et la ressortie en version superbement restaurée (qui a fait le choix d’en garder le grain rétro) après les multiples suites et remakes redonne bien tout son sens au film et surtout son importance dans l’histoire du cinéma de genre qui a inspiré tant de monde et lancé l’un de ses chefs de file en la personne de Tobe Hooper. Culte !


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